La Carretera Austral – the hitchhiking way
- ancha-et-marty
- 22 mars 2019
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mars 2019

Au fil de notre voyage le long de la frontière Chilienne – Argentine, nous avons croisé et surtout rencontré beaucoup de monde, backpackers et locaux et discuté avec eux pour partager pas seulement nos idées et état d’esprit, mais aussi et surtout nos destinations. C’est durant ces discussions et aussi lors de nos milles et une recherches sur internet, MAPS.ME et autre polarsteps, que nous avons découvert la Carretera Austral, traduction littérale d’autoroute australe.

Cette route est la numéro 7 et débute à Villa O’Higgins, micro-ville Chilienne accessible en randonnée depuis El Chàlten (Argentine) ou seulement par le nord (Cochrane), pour s’achever 1240 km plus au nord à Puerto Montt. Sa particularité est qu’elle est très isolée car il y a très peu de route la rejoignant à l’Est ou à l’Ouest et que seuls quelques 10-aines de kilomètres sont macadamisés le reste étant principalement des chemins de terre et de rocaille.
Notre objectif est de la traverser en hitchhike tout en profitant à fond des merveilles qu’elle nous réserve.
Nous avons de lourds sacs à dos et la randonnée de El Chaltèn est longue, ennuyeuse et très chère ; effectivement il y a 2 ferries à prendre à quelques 10-aines d’€ chacun et leurs horaires et capacités sont approximatifs, aux dires de beaucoup. Nous décidons donc de débuter notre aventure sur cette Carretera Austral pas tout à fait tout au sud, mais plutôt à Puerto Rio Tranquilo, transportés en bus depuis l’Argentine en passant par Chile Chico.
Rio Puerto Tranquilo et ses Marmols
Cette Carretera commence fort par une des merveilles de la nature, les fameuses Marmols de Puerto Rio Tranquilo. Nous logerons quelques jours dans ce patelin perdu, mais très reconnu. Le temps n’étant pas au beau fixe, nous décidons de troquer l’habituel ride en bateau à moteur ou la touristique sortie en kayak par une longue randonnée pour les atteindre par la terre et nos propres moyens. Un magnifique spectacle que nous avons pu observer de près.
Les quelques jours qui suivent, nous décidons de passer un peu de temps avec des amis retrouvé sur place et de préparer nos quelques semaines à venir sur cette route Australe.
Villa Cerro Castillo, la déception
Nous avons partagé beaucoup avec toute sorte de backpackers durant notre petit séjour à Puerto Rio Tranquilo et ils ne nous ont pas vraiment rassuré sur le hitchhiking sur la Carretera Austral ; long temps d’attente, les touristes ne prennent pas les backpackers, …
Mais qu’à cela ne tienne, nous décidons de tenter le coup et let’s go for the hitchhiking !
À la sortie de la ville, déjà 2 autres couples de personnes attendent pour un ride, nous décidons de ne pas nous mettre devant eux, mais de marcher un petit bout et de réellement sortir du bled. Il ne nous faudra qu’une demi-heure pour qu’un Chilien accompagné de son petit-fils ne s’arrête et nous embarque pour près de 100km direction Villa Cerro Castillo. La route est catastrophique et on se demande comment fait sa voiture pour tenir le coup !
Arrivé à destination, nous prenons une nuit en camping, parés à attaquer le Cerro Castillo le lendemain, si le temps s’y prête bien entendu… et malheureusement le temps ne s’y prêta pas. Bah, on en verra d’autres des sommets. Il s’avèrera au final que l’entrée par personne pour le « parc » et donc pour aller au sommet est de 23'500 CLP = 35 CHF par personne !!!
Coyhaique la Grande
Prochaine destination : Coyhaique, la plus grande ville de la Carretera Austral. Encore une fois, nous packons tout notre matériel et allons vers la route. Il n’y a pas beaucoup de voitures qui passent, mais une nouvelle fois we’re lucky, et un travailleur de chantier nous embarque pour pas loin de 200km.
Coyhaique dénote dans le paysage assez immaculé et verdoyant de cette partie de la Patagonie, c’est une grande ville où l’on peut trouver plus ou moins tout ce qu’on cherche. Nous en profitons pour faire de « grandes » courses à l’Unimarc du coin pour les jours à venir. Nous en profitons tout de même pour faire un petit trek dans le Parc Coyhaique et atteindre un mirador bien mais sans plus.
Parque Queulat - le Ventisquero et ses thermes
C’est reparti pour du hitchhike. Nous sommes plus soucieux cette fois-ci car il y a un embranchement plus loin, avant d’arriver à notre prochaine destination, et nous ne savons pas la densité de trafic allant dans le bon sens. Chargé de nos gros sacs, le premier pouce levé suffit pour qu’une voiture s’arrête ! un militaire en permission nous prend dans son 4x4 et nous conduit jusqu’à un patelin intermédiaire. Là nous croisons 2 autres hitchhikers qui nous disent qu’ils tendent le pouce depuis plus d’un jour et demi, une petite sueur froide nous parcours le corps, mais nous croyons en notre bonne étoile et décidons de marcher un bout plus loin. Après 10 minutes, la première voiture passe… et s’arrête ! nous voici embarqués pour un bout de chemin en plus, à l’orée d’une route extrêmement cabossée. Là, ne voyant que touristes sur touristes qui malheureusement ne prennent pas de backpackers, nous décidons de marcher jusqu’à un point de vue avec des cascades. En plus de ça il se fait tard (17h), nous commençons à nous résigner à devoir planter la tente lorsqu’un chouette chilien passe, s’arrête et nous conduit directement à notre prochaine destination ; le parc Queulat.
Le parc Queulat est connu principalement pour son Ventisquero Colgante où Glacier suspendu. Un beau trek au milieu de la verdure sur le flan d’une montagne junglesque nous permet d’accéder à un point de vue incroyable. En contre-bas un lac couleur émeraude et ce glacier suspendu d’où tombe une impressionnante cascade. La Patagonie renferme tellement de beautés qu’on ne sait plus vraiment où donner de la tête.
Nous avons entendu parler de thermes, c’est pourquoi, le lendemain nous craquons et décidons d’y aller :D nous l’avons bien mérité !! Une petite journée a flâné dans des bains chauds naturels pouvant aller jusqu’à 40°C, bon sang qu’est-ce que ça fait du bien.
Chaìten, le repos du brave
Quitter le parc Queulat en stop n’est pas une mince affaire, peu de voitures et surtout des touristes. Mais on ne se décourage pas et après 10km de marche avec plus de 20kg sur le dos, nous sommes tout de même pris par des touristes… chiliens 😉. Dans leur petite voiture, nous allons faire près de 200km à l’arrière avec nos gros et petits sacs sur les genoux. Nous réussissons à partager beaucoup maintenant en espagnol, pas parce que nous parlons bien, mais sachant quelques mots et en parlant beaucoup avec les mains, nous les comprenons et nous nous faisons comprendre. Durant ce trajet, nous ferons beaucoup de halte pour prendre des photos et des vidéos de drone que nous partagerons avec eux. De manière à les remercier d’une certaine façon.
Arrivés à Chaìten, nous refaisons le plein de vivres et sympathisons avec beaucoup de backpackers, dont une chouette famille de Belges (insta #road4sens) qui nous ont beaucoup inspirés avec leur Land Rover Defender. Nous en profitons pour manger une bonne pizza au resto pour se réchauffer et acheter un bon gros morceau de bidoche pour le second soir.
Parque Pumalin - la belle surprise
A la sortie de Chaìten se trouve le parc Pumalin où nous avons comme objectif de monter au sommet du volcan Chaìten qui est entré en éruption pour la dernière fois en 2008, grandissant au même moment de plus de 200m.
Nous rencontrons un jeune chilien voyageant aussi en hitchhike, il nous donne un tip, il existerait des thermes naturelles 15km avant le port de Caleta Gonzalo… mais nous y reviendrons.
Le stop marche bien, nous devenons des experts maintenant j’imagine. Nous sommes rapidement pris et déposé au début du trek où nous rencontrons dès la montée un couple de New-Yorkais qui voyage à bord de leur campervan surnommé The Beast depuis 4 ans !! on peut dire qu’ils prennent leur temps. L’ascension se passe tout bien et la découverte de ce cratère, ces arbres morts, ces lacs de plusieurs couleurs, cette roche rougeâtre et de ces fumeroles donne un côté mystique voire lunaire à l’endroit.
Nous redescendons et commençons le hitchhike pour aller plus loin, aux cascades, voir pourquoi pas à ces intrigantes thermes. Nous attendons 30 minutes et toujours pas de voiture à l’horizon. Mais quand je dis « pas de voiture », vraiment aucune voiture ! Juste un van d’américains travaillant pour une fondation The PEW Charitable Trusts s’arrêtant à l’entrée du trek du volcan car ils devaient prendre quelques images pour un documentaire sur la Patagonie. Très intéressés par notre histoire, leur Associate Manager nous demande s’il peut nous filmer en plein wander et nous intégrer au documentaire, chouette petite expérience.
Les New-Yorkais redescendant, nous profitons pour les alpaguer et leur demander s’ils savent où se trouvent les thermes, fructueuse tactique d’approche, ils décident illico presto de les rechercher et de nous prendre par la même occasion. Reparti vers le nord, il ne nous faudra pas moins de 20 minutes pour atteindre le lieu indiqué par notre ami Chilien et pour que l’on profite des thermes naturels au bord de la route à 21h. Juste incroyable, on n’en croit pas nos yeux.
Le dernier highlight, et pas un des moindre, du parc Pumalin est sans conteste les cascades proches de notre camping. Les photos parlent d’elles-mêmes…
Puerto Montt et la fin de la Carretera
Nous finissons le dernier bout entre notre camping et le départ ferry en stop et avons l’opportunité de prendre un bus pour aller jusqu’à Puerto Montt directement en passant par 2 ferries et près de 150 km. Nous prenons cette chance car ce tronçon n’est pas reconnu pour sa beauté ni sa diversité.

Nos learnings pour le hitchhike
- Toujours être en mouvement, les gens voient que vous motivés et pourraient avoir pitié
- Sourire le plus possible et enlever sa casquette et ses lunettes de soleil
- Ne pas juste mettre le pouce assis, mais être debout et expressif
- Profiter des treks et des parkings pour sympathiser avec des co-riders potentiels
- Compter sur les Chiliens et pas trop sur les touristes
- Et surtout, ne jamais désespérer
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